\selectlanguage{french} \songcolumns{2} \beginsong{Hexagone} [by={Renaud},cover={amoureux-de-paname},album={Amoureux de Paname}] \cover \gtab{Em}{022000} \gtab{D}{XX0232} \begin{verse} \[Em]Ils s'embrassent au mois de janvier Car une nouvelle année commence Et depuis des éternités N'a pas tellement changé la \[D]France Passent les jours et les semaines Y'a qu'le décor qui évolue La mentalité reste la même Tous des tocards, tous des faux-\[Em]culs \end{verse} \begin{verse} Ils sont pas lourds en février À se souvenir de Charonne Des matraqueurs assermentés Qui fignolèrent leur besogne La France est un pays de flics À tous les coins d'rues, y'en a cent Pour faire régner l'ordre publique Ils assassinent impunément \end{verse} \begin{verse} Quand on exécute au mois de mars De l'aut' coté des Pyrénées Un anarchiste du pays basque Pour lui apprendre à s'révolter Ils crient, ils pleurent et ils s'indignent De cette immonde mise à mort Mais ils oublient qu'la guillotine Chez nous aussi fonctionne encore \end{verse} \begin{chorus} \[Em]Êt' né sous l'signe de l'hexa\[D]gone C'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'mo\[Em]ment Et le roi des cons sur son \[D]trône J'parierais pas qu'il est alle\[Em]mand \end{chorus} \begin{verse} On leur a dit au mois d'avril À la télé dans les journaux De ne pas s'découvrir d'un fil Qu'le printemps c'était pour bientôt Les vieux principes du seizième siècle Et les vieilles traditions débiles Ils les appliquent tous à la lettre Ils font pitié ces imbéciles \end{verse} \begin{verse} Ils se souviennent au mois de mai D'un sang qui coula rouge et noir D'une révolution manquée Qui faillit renverser l'histoire J'me souviens surtout d'ces moutons Effrayés par la liberté S'en allant voter par millions Pour l'ordre et la sécurité \end{verse} \begin{verse} Ils commémorent au mois de juin Un débarquement d'Normandie Ils pensent au brave soldat ricain Qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui Ils oublient qu'à l'abri des bombes Les français criaient : {\og}Vive Pétain !{\fg} Qu'ils étaient bien planqués à l'ombre Qu'y'avait pas beaucoup d'Jean Moulin \end{verse} \begin{chorus} Êt' né sous l'signe de l'hexagone C'est pas une gloire en vérité Et le roi des cons sur son trône Me dites pas qu'il est portugais \end{chorus} \begin{verse} Ils font la fête au mois d'juillet En souvenir d'une révolution Qui n'a jamais éliminé La misère et l'exploitation Ils s'abreuvent de bals populaires D'feus d'artifices et de flonflons Ils pensent oublier dans la bière Qu'ils sont gouvernés comme des pions \end{verse} \begin{verse} Au mois d'août c'est la liberté Après une longue année d'usine Ils crient vivent les congés payés Ils oublient un peu la machine En Espagne, en Grèce ou en France Ils vont polluer toutes les plages Et par leur unique présence Abîmer tous les paysages \end{verse} \begin{verse} Lorsqu'en septembre on assassine Un peuple et une liberté Au cœur de l'Amérique latine Ils sont pas nombreux à gueuler Un ambassadeur se ramène Bras ouverts, il est accueilli Le fascisme, c'est la gangrène À Santiago comme à Paris \end{verse} \begin{chorus} Êt' né sous l'signe de l'hexagone C'est vraiment pas une sinécure Et le roi des cons sur son trône Il est français, ça j'en suis sur \end{chorus} \begin{verse} Finies les vendanges en Octobre Le raisin fermente en tonneaux Ils sont très fiers de leurs vignobles D'leurs Côtes du Rhône et d'leurs Bordeaux Ils exportent le sang de la terre Un peu partout à l'étranger Leur pinard et leur camembert C'est leur seule gloire à ces tarés \end{verse} \begin{verse} En novembre au salon d'l'auto Ils vont admirer par millions L'dernier modèle de chez Peugeot Qu'y pourront jamais se payer La bagnole, la télé, l'tiercé C'est l'opium du peuple de France Lui supprimer, c'est le tuer C'est une drogue à accoutumance \end{verse} \begin{verse} En décembre c'est l'apothéose La grande bouffe et les p'tits cadeaux Ils sont toujours aussi moroses Mais y'a d'la joie dans les ghettos La terre peut s'arrêter d'tourner Ils rateront pas leur réveillon Moi j'voudrais tous les voir crever Étouffés de dinde aux marrons \end{verse} \begin{chorus} Êt' né sous l'signe de l'hexagone On peut pas dire qu'se soit bandant Si l'roi des cons perdait son trône Y'aurait cinquante millions de prétendants \end{chorus} \endsong